Le CBD : un marché en expansion, en France comme à l’étranger

Plébiscité pour ses bienfaits sans effet psychotrope, le CBD s’impose comme un produit de bien-être incontournable. Son succès dépasse largement les frontières françaises, porté par une demande croissante en Europe et en Amérique du Nord. Toutefois, sa commercialisation reste encadrée, avec une concentration en THC strictement limitée.

Une augmentation de 50% de la consommation de CBD en un an

Le marché du CBD en France connaît une expansion remarquable, soutenue par une démocratisation progressive auprès de toutes les tranches d’âge. En 2022, 71 % des Français déclaraient avoir entendu parler du cannabidiol, et près de 10 % de la population adulte en avait déjà consommé, soit environ 6 millions de personnes. Le taux de pénétration atteint même 17,5 % chez les 18-34 ans. Fait notable, un quart des consommateurs ont plus de 45 ans, avec une forte adoption par les séniors de ces produits sous forme d’huiles.

Les ventes ont augmenté de moitié en une seule année, entre 2022 et 2023, pour atteindre un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros. Ce développement est largement porté par les applications alimentaires, celles-ci représentent 70 % des usages du CBD dans l’Hexagone. Le marché se structure et gagne notamment en visibilité dans les réseaux physiques. Selon Benoît Samarcq, auteur de l’étude Xerfi « Le marché du CBD en France » publiée en juin 2024, « le CBD commence à s’installer chez les buralistes, les (para)pharmacies et même dans les grandes surfaces alimentaires. » En parallèle de la la montée en puissance de ces points de vente, le commerce en ligne reste solide, représentant plus d’un tiers du chiffre d’affaires total. Et l’avenir s’annonce plutôt radieux, à en croire Benoît Samarcq, qui souligne le potentiel « considérable » du marché.

Un marché en expansion

Tout naturellement, les produits à base de CBD suscitent également un intérêt croissant dans d’autres pays du Vieux Continent. Statista, spécialiste en études de marché, recherches et analyses, a tablé en 2024 sur un chiffre d’affaires d’environ 500 millions d’euros pour le marché espagnol. Au Royaume-Uni, il anticipe un chiffre d’affaires d’environ 315 millions d’euros.

Qu’en est-il de la situation outre-Atlantique ? Selon GrandViewResearch, les entreprises canadiennes et étasuniennes de ce secteur d’activité auraient généré 7,63 milliards d’euros en 2024 et les ventes devraient continuer à augmenter de manière significative. Avec un taux de croissance annuel moyen de l’ordre de 14,2%, le marché du cannabidiol en Amérique du Nord devrait s’élever à 17 milliards d’euros en 2030. Dans cette région, le marché est marqué par une forte dynamique d’innovation, portée par l’intensification des recherches sur les propriétés médicinales du cannabis. Cette évolution s’accompagne d’une demande croissante pour des produits aux vertus thérapeutiques sans effet psychoactif.

Rappel sur la réglementation encadrant le CBD

Depuis le 29 décembre 2022, la législation française autorise les produits à base de cannabidiol, à condition que leur teneur en THC n’excède pas 0,3 %. Cette décision repose sur l’évaluation que ce seuil ne présente pas de risque significatif pour la santé publique. C’est ce type de produit que vous pouvez aisément acheter dans un magasin de CBD.

Mais d’où vient ce fameux 0,3 % ? Cette limite trouve son origine dans une étude menée en 1976 par Ernest Small et Arthur Cronquist, commanditée par l’Association internationale de taxonomie végétale (IAPT). Les chercheurs avaient établi cette distinction pour différencier deux types de cannabis : le Cannabis sativa, utilisé pour le chanvre industriel, et le Cannabis indica, réputé pour ses propriétés médicinales. Leur seuil de 0,3 % est devenu une référence mondiale, influençant non seulement la réglementation européenne, mais aussi celle de l’Amérique du Nord et d’autres régions du globe.